La Loi Santé, votée en janvier 2016, prévoit la création d’un nouveau métier dans le secteur médical : l’infirmier en pratique avancée. Avant qu’il ne puisse être exercé, les prérogatives de ce nouveau métier devaient être précisées par le Gouvernement… ce qui est désormais chose faite…
Infirmier en pratique avancée : un infirmier aux compétences élargies !
Depuis le 20 juillet 2018, le métier d’infirmier en pratique avancée (IPA) existe officiellement, permettant ainsi à de nombreuses universités de proposer le diplôme d’IPA dans leurs cursus.
L’IPA est un métier qui se situe entre l’infirmier et le médecin : un IPA aura donc des compétences plus importantes qu’un infirmier, mais n’aura toutefois pas toutes les prérogatives du médecin. C’est ainsi que la conduite diagnostique et les choix thérapeutiques seront toujours définis par un médecin.
La pratique avancée a 2 objectifs : améliorer l’accès aux soins ainsi que la qualité des parcours des patients en réduisant la charge de travail des médecins sur des pathologies ciblées.
Pour qui ?
Un infirmier est autorisé à exercer en pratique avancée s’il remplit les 2 conditions suivantes :
- détention du diplôme d’Etat d’infirmier en pratique avancée délivré par les universités ;
- justification de 3 années minimum d’exercice en équivalent temps plein de la profession d’infirmier.
Pour quoi ?
Les domaines d’intervention ouverts à l’exercice d’IPA sont les suivants :
- pathologies chroniques stabilisées (accident vasculaire cérébral, artériopathies chroniques, cardiopathie, maladie coronaire, diabète de type 1 et 2, insuffisance respiratoire chronique, maladie d’Alzheimer et autres démences, maladie de Parkinson et épilepsie) ;
- prévention et polypathologies courantes en soins primaires ;
- oncologie et hémato-oncologie ;
- maladie rénale chronique, dialyse, transplantation rénale.
L’information du patient.
Le médecin doit informer son patient quant aux modalités de sa prise en charge par un infirmier exerçant en pratique avancée. Ces modalités figurent dans un document, rempli et signé par le médecin, et remis au patient, ou, le cas échéant, à sa personne de confiance, à son représentant légal ou aux parents lorsqu’il s’agit d’une personne mineure.
Ce document, versé au dossier médical du patient, comporte les informations suivantes :
- la composition de l’équipe ;
- la fréquence à laquelle le médecin souhaite revoir le patient en consultation ;
- la mention du droit pour le patient de refuser d’être suivi par l’IPA, sans conséquence sur sa prise en charge ;
- les conditions de retour vers le médecin, sur décision de l’IPA :
- les modalités garantissant le respect de la confidentialité des données personnelles du patient lors de leur transmission entre le médecin et l’IPA.
Sources :
- Décret n° 2018-629 du 18 juillet 2018 relatif à l’exercice infirmier en pratique avancée
- Arrêté du 18 juillet 2018 fixant la liste des pathologies chroniques stabilisées prévue à l’article R. 4301-2 du code de santé publique
- Arrêté du 18 juillet 2018 fixant les listes permettant l’exercice infirmier en pratique avancée en application de l’article R. 4301-3 du code de santé publique